Pourquoi il y a moins d'abeilles à Maurice
November 13, 2018
« Nos actions font que nos abeilles disparaissent », souligne Vincent Florens, Associate Professor en écologie à l’Université de Maurice.
On observe un déclin des populations d’abeilles, cela est dû à un ensemble de facteurs. Utilisation massive de pesticides, attaques d’espèces envahissantes (par exemple, le varroa) ou encore l’urbanisation.
«Le béton gagne du terrain, la nature recule», déplore Vincent Florens. Il explique qu’à Maurice, nous avons un taux très élevé en surfaces dures. «Nous sommes à 9 % alors que la moyenne mondiale est à 0.25 % ou 0.5 % par pays. Nous avons énormément urbanisé le paysage et de ce fait, nous avons très peu de nature pour que les abeilles puissent vivre en quantité appréciable».
Les abeilles jouent un rôle important dans l’écosystème. En plus de nous donner du miel, elles pollinisent des fleurs et assurent la régénération des forêts. Il faut savoir que les abeilles peuvent polliniser plusieurs types de fleurs et fonctionnent en groupe. Lorsqu’une abeille trouve une fleur, elle prélève du nectar et rentre à la ruche pour informer la colonie de son emplacement. Elles sont donc plusieurs à travailler sur une même plante, augmentant les chances de pollinisation.
De ce fait, parce que les abeilles ne sont pas seulement utiles pour les fruits et légumes qu’on mange, mais aussi pour le fonctionnement de l’écosystème, il est important qu’on se responsabilise. «Ce qui est bon pour l’environnement est bon pour nous, et ce qui est bon pour nous est forcément bon pour les abeilles », souligne Vincent Florens. Par exemple, l’utilisation raisonnée de pesticides (voire pas d’utilisation du tout) permet de s’assurer une meilleure santé et d’avoir plus d’abeilles.
Par ailleurs, le contact avec la nature est important. Ainsi, l’écologue encourage les particuliers à avoir des abeilles chez eux. En plus d’avoir son propre miel, c'est une jolie façon de stimuler les enfants et de leur faire découvrir ces insectes.
«Enfermés entre quatre murs et entourés de technologies, on ne connaît plus la nature. Comment donc aimer quelque chose qu’on ne connaît pas ?» Un retour vers l’essentiel s’impose.