Ça va chauffer !

Corina Julie February 15, 2021
Foodies 8

Petite leçon d’anatomie

Vert, jaune, orange, écarlate, violacé, blanc, chocolat et bien sûr rouge… le piment nous fait voir de toutes les couleurs. Et de toutes les formes aussi, puisqu’il peut être lanterne, rond, lobé, conique, oblongue, cœur… Comme le poivron et le paprika, le piment est le fruit d’une plante de la famille des capsicum. C’est la capsaïcine, l’ingrédient actif, surtout concentré dans les graines, qui provoque la sensation de brûlure.

Faites valser les papilles

Comment ça se mange ? La question ne se pose pas ! Mais rappelons quand même que quand on ne les mange pas nature ou confits, on fait des achards piments, des gâteaux piments, des piments farcis au thon, ou on les frit tout simplement. Quant au pima kraze, il déchaîne les passions ! Sur les étagères dans les grandes surfaces, on tombe sur les pâtes de piment limon, pâtes de piment combava, piment rouge à l’orange, piment vert et mangue, mazavarou chevrettes et même piment coco, pomme.

Des tonnes de variétés

S’il vient d’Amérique, notamment du Mexique, à Maurice c’est Mahé de La Bourdonnais qui en aurait ramené d’Inde en 1740. Aujourd’hui au bazar, on trouve des piments de plusieurs variétés : oiseaux, cipay, cabri, cari, roquette, ti piment, piment long, roussaille, pétard. Mais la liste se rallonge quand vous allez dans les pépinières. Au Vaneron Garden Center, on a trouvé des habanero, des piments Thaï, des piments tabasco, du ghost pepper, du cubanelle, du rotunda, du piment d’Espelette et du Big Jim (très long et très gros). Et comment ne pas ne pas mentionner le ti pima Rodrigues : très petit, très typé et très piquant…

Piquera, piquera pas !

On mesure l’intensité d’un piment selon une échelle de douleur appelée échelle de Scoville. Il s’agit de déterminer si le piment est neutre, doux, chaleureux, relevé, ardent, brûlant, torride, volcanique ou explosif. Cette unité va de 0-200 pour le poivron et jusqu’à 2 millions d’unités pour la Carolina Reaper, considérée comme le piment le plus fort.

Pourquoi on aime ça ?

Dans son livre « Pourquoi nous mangeons ce que nous mangeons », la neuroscientifique Rachel Herz, avance que la prédisposition pour les piments découle d’un masochisme bénin. Les amateurs de piments aiment la sensation de brûlure suivie du soulagement. D’abord un désagrément, puis une sensation agréable. En fait, la douleur provoque la libération d’endorphines qui procurent un bien-être. Et dire que certains téméraires participent à des concours du plus gros mangeur de piments…

Comment calmer la brûlure ?

Pas la peine de boire de l’eau, il vaut mieux attendre 5 minutes pour que ça passe. On peut aussi sucer un glaçon ou boire du lait.

Est-ce que c'est bon pour la santé ?

S’il stimule la digestion, le piment est aussi riche en vitamines A, E et C et en antioxydants. Ces derniers ralentissent le vieillissement cellulaire et aident à lutter contre les maladies. La capsaïcine est par ailleurs utilisée dans les traitements contre les douleurs neuropathiques chroniques.

ATTENTION !

Puisqu’il stimule la digestion et qu’il pique, il vaut mieux éviter le piment si on a un estomac fragile ou en cas de gastrite, brûlures d’estomac, ulcères gastroduodénaux, de cystite, de prostatite et d'hémorroïdes. La quantité ingérée peut être nocive si excessive. Plus le piment est fort, plus il faut être raisonnable dans sa consommation.

 

Collaboration
Diane Desmarais, holistic nutritionnist