Minn on vous aime

Corina Julie October 19, 2019


Une Sabina Picard, née en France, qui connaît un peu Port-Louis et Beau-Bassin, qui est mariée à un Nantais, et qui fait des minn bwi à Nantes... Dit comme ça, ça peut sembler bizarre. Mais non, d’abord les minn ne sont pas la chasse gardée des snacks mauriciens. Ensuite, les parents de Sabina sont Mauriciens et ils lui ont insufflé l’amour de la cuisine mauricienne. D’ailleurs, Sabina se sent l’âme d’une vraie Mauricienne. La preuve en créole :  « Mo pa kone ki mo kapav dir, mo pena lide ».

En tout cas, pour ce qui est de la cuisine, pas d’à peu près. Tout est maîtrisé. Son père a été restaurateur aussi à Paris avec deux enseignes mauriciennes, Les filaos et Le Dodo. Sabina n’est donc pas en terre inconnue. Gadjaks a ouvert ses portes  en mars dernier et la jeune femme est fière de ses minn, faites maison. Et Dieu sait  que ce n’est pas toujours simple de venir à bout du pétrin, du laminoir et des températures fluctuantes de Nantes (pour le séchage des nouilles).

Avec ses minn au poulet et chasive, au rougaille saucisse, au cari ourite, au saumon (le vrai)… le succès est immédiatement au rendez-vous. Aussi, il y a toujours du beau monde en entrée : des badjas oignons, des samoussas, des gâteaux piments, des gâteaux pomme de terre, des arouy... Chez Gadjaks, les sauces sont également faites maison.

 

 

Et pour twister les papilles, les vindayes et les achards légumes s’acoquinent avec les piments oiseau. Les vendredis, c’est au tour des rotis cari gros pois de faire leur show. À travers son restaurant, Sabina, fan invétérée du dal pita de sa mère et du rougaille poisson salé de ses tantes, veut incarner une cuisine qui honore ses racines.
Mais il faut dire que ce restaurant est le fruit d’une crise de la trentaine. Sabina en avait marre d’être web designer et Thomas, son mari, ne voulait plus être graphiste packaging. Ils voulaient être «libres». 

Il y a 3 ans, Ils décident donc d’entamer une reconversion professionnelle. Sabina se lance dans un CAP Cuisine, Thomas fait une formation en gestion de restaurants. Et... Gadjaks voit le jour ! Récemment, Sabina et Thomas ont même acheté un carrom. Ils veulent faire du vendredi soir, un lieu de rencontres où on prend un verre et mange des gadjaks. Ils aimeraient aussi proposer et valoriser d’autres produits mauriciens dont les épices, le café, le thé.

 

 

Aujourd’hui, le couple, parents de la petite Luna, a trouvé sa voie. Sabina et Thomas sont allés au bout de leurs rêves.

Quoi que... il leur en reste en réserve !

 

Plus d’infos sur la page FB : Gadjaks

Adresse : 9 Chaussée de la Madeleine 44100 Nantes