Les labels

May 09, 2023
Foodies 11 - label

Dessine-moi un label

Prendre le temps de scruter les étiquettes des produits alimentaires… tout un programme ! En vrai, c’est passionnant et c’est important. Parce qu’elles sont de véritables sources d’informations. Parce qu’elles sont là pour nous aider à faire des choix éclairés lors de nos achats. Mais voilà, si seulement c’était si simple… Commençons par le commencement. 

C’est quoi au juste un label ? 

Visuellement, c’est un logo. Un logo qui désigne une ou des particularités d’un produit. C’est une sorte d’identification. Il vient garantir une origine géographique ou une qualité ou des méthodes de production ou encore un engagement environnemental, éthique ou social.  

Mais attention, obtenir un label est réservé aux produits qui répondent scrupuleusement aux exigences établies dans un cahier des charges précis. Les produits labellisés font l’objet d’audits annuels et sont contrôlés par un organisme externe, indépendant et accrédité. 

Que l’initiative provienne d’un Etat, d’une association ou d’un regroupement d’entreprises, dans tous les cas, qui dit label dit contrôle et évaluation par un tiers indépendant.

    

 

   

Quel est l’intérêt pour le consommateur ? 

Pour le consommateur, le label est un gage de confiance. Un moyen de le rassurer sur la provenance de ses aliments et les méthodes de production. Un moyen d’identifier les produits, le respect de l’environnement et le bien-être animal. Un moyen de se reconnecter à l’authentique, au local ou de valoriser des aliments qui ont une histoire, un parcours, des traditions. Pour le consommateur en quête de sens et de transparence, les labels peuvent être de véritables repères pour l’aider à faire son choix d’achat. 

Et pour une entreprise ? 

Pour l’entreprise, la labellisation permet de gagner en crédibilité. Cette démarche lui permet d’entamer une réflexion sur ses pratiques, d’évaluer et d’améliorer ses processus, de vérifier que son produit est conforme en matière de santé, de sécurité, d’environnement... Un label valorise l’entreprise, son savoir-faire et sa marque.  C’est un indicateur de qualité qui crée du lien avec le consommateur. 

Comment obtient-on un label ? 

Aujourd’hui il ne suffit pas d’affirmer qu’un produit est de qualité. Il faut le démontrer. Dimitri Schaub, Directeur d’ActBis, partenaire de Socotec Certification, nous explique comment ça marche, une labellisation.  

« Une démarche de labellisation demande un engagement fort de l’entreprise et de tous ses collaborateurs. C’est le résultat d’un travail rigoureux et assidu. Cela permet à l’entreprise de valoriser son savoir-faire et ses compétences. C’est également très gratifiant pour tous les employés impliqués au quotidien, aux opérations et sur le terrain.  

En tant qu’Organisme de Certification, Socotec Certification, entreprise de « Testing, Inspection et Certification », notre rôle est d’accompagner les entreprises dans leur démarche de qualité. 

Un cahier de charges ambitieux, cohérent, conforme aux normes en vigueur, aux réglementations locales et internationales, des processus suivis de façon constante en interne et audités par un organisme externe de référence. 

Socotec Certification agit comme tierce partie indépendante afin de valider la conformité à un référentiel et, le cas échéant, d’identifier les éléments susceptibles d’être améliorés. » 

Savoir-faire local - focus sur les labels géographiques

« Ena nou lame ladan ! » 

A Maurice, nous avons notre label qui nous mobilise, fait appel à notre fibre patriotique. Le Made in Moris vient non seulement attester l’origine mauricienne d’un produit, il a aussi pour objectif de valoriser les savoir-faire, de booster la créativité et l’innovation, de favoriser l’inclusivité dans l’économie locale, de promouvoir la qualité...  

Shirin Gunny, CEO de l’Association of Mauritian Manufacturers (AMM) et de Made in Moris, explique que lorsqu’il s’agit de labelliser une marque dans le secteur de l’agro-alimentaire, le label Made in Moris s’assure que l’aliment possède un ensemble de caractéristiques :  

« Nos auditeurs partenaires de SGS contrôlent des éléments importants comme le stockage, la fraîcheur, la traçabilité, la chaîne de froid, le goût, l’hygiène et d’autres conditions de production... Il est important de préciser qu’il ne s’agit là que d’une partie des critères compris dans le cahier des charges des produits alimentaires que nous labellisons. Le label se positionne sur la qualité de la chaine de production et la confiance que le consommateur peut avoir dans ce produit alimentaire. » 

En Europe, les AOP et IGP 

Il faut reconnaître que lorsqu’il s’agit de valoriser ses spécialités régionales, l’Europe est championne en la matière. Ses labels d’identification géographique les plus connus sont L’Appellation d’origine protégée (AOP) et l’Indication géographique protégée (IGP).  

Pour faire court, ces labels indiquent que le produit a été fabriqué, transformé, élaboré dans une zone géographique déterminée et selon un savoir-faire reconnu. Ils mettent en lumière des spécificités régionales et protègent les marques contre les imitations et contrefaçons. 

Plus justes, responsables, solidaires les labels éthiques

Le commerce équitable 

Manger devient presque un geste politique. Manger responsable, c’est également choisir des produits qui sont élaborés dans des conditions respectueuses des hommes et de la nature. Voilà pourquoi manger équitable résonne autant chez des consommateurs. 

Quand on parle de commerce équitable on parle d’équilibre entre producteur et consommateur, entre pays développés et pays en développement ; on parle de meilleures rémunérations pour les petits producteurs ; de conditions de travail décentes ; de relations commerciales transparentes, justes ; de protection de l’environnement… Le label Fair Trade/Max Havelaar répond précisément à ces exigences de commerce équitable.  

Et si vous tombez sur le sceau de la grenouille verte, sachez que c’est celui du label Rain Forest Alliance octroyé par une organisation américaine à but non lucratif. Rain Forest Alliance œuvre pour un monde où l’humain et la nature cohabitent en harmonie. Son cheval de bataille c’est la protection des forêts et de la biodiversité, la résilience climatique, le niveau de vie des producteurs, les travailleurs et leurs familles.

 

Les produits de la mer durables 

La pêche industrielle a aussi un impact environnemental. On parle de menaces sur les écosystèmes marins, de pollutions, de baisse de stocks de poissons… Et là aussi, des associations interviennent et livrent des certifications de pêches durables.  

Dolphin Safe : vous aurez peut-être remarqué ce label américain sur certains de vos produits de mer. Il sous-entend qu’aucun dauphin n’a été chassé, capturé, blessé ou tué dans les filets lors de la pêche au thon.  

Le label MSC (Marine Stewardship Council) vient, lui, certifier 3 principes fondamentaux sur la pêche : des stocks de poissons durables, un impact environnemental minimisé, une gestion efficace des pêcheries. Parce que c’est là la préoccupation de cette ONG internationale : la pérennité des stocks de poissons et la protection du milieu marin. 

Les BIO

Le bio, c’est la promesse d’ingérer moins de pesticides et de consommer des produits de meilleure qualité que ceux qui proviennent de l’agriculture conventionnelle. C’est aussi l’ambition de produits qui respectent l’environnement et le cycle de la terre. Mais tous les bio ne se valent pas. 

La mention AB (agriculture biologique) est un label français, propriété du ministère de l’agriculture. Les produits qui portent ce logo sont soumis à une réglementation sévère et à des contrôles annuels. Ce label certifie que l’aliment est composé d’au moins 95% d’ingrédients d’origine biologique, sans traces de pesticides, sans OGM. Il atteste d’un mode de production respectueux de la biodiversité, avec une attention particulière sur la préservation des ressources naturelles et le bien-être animal.  

Le logo européen « eurofeuille », avec plus ou moins le même cahier de charges que le AB, mais autorise d’infimes traces accidentelles d’OGM, dans la limite de 0,9 %.  

Sur d’autres produits on peut trouver le label USDA Organics (United States Department of Agriculture Organic Program) qui est la certification bio américaine. On note également le label India Organic, qui est une marque de certification pour les produits alimentaires issus de l’agriculture biologique et fabriqués en Inde.

Du côté des légumes locaux

Si de plus en plus d’agriculteurs mauriciens pratiquent l’agriculture raisonnée, certains vont plus loin et ont recours à la culture bio avec certification. A titre d’exemple : le jardin Lakaz Lespwar (Caritas Solitude) qui a la certification bio, soit la certification MU-BIO-154, livrée par Ecocert depuis 2018.  

Ce que ça veut dire ? « Un vrai parcours du combattant, une grande satisfaction et une grande fierté », comme le souligne Christiane Pasnin, directrice et coordinatrice de Lakaz Lespwar. 

En gros, la certification Ecocert* implique l’utilisation de semences bio, la non-utilisation de produits chimiques tels qu’engrais, pesticides, la non-utilisation d’OGM, le maintien de la biodiversité, la rotation des cultures afin que le sol se régénère, le recyclage des déchets organiques en composte… 

*Ecocert c’est l’expert français qui accompagne les planteurs dans leur démarche bio, de la formation à la certification. Ecocert est reconnu internationalement. 

Les véganes 

S’il reste rare, on le voit tout de même de plus en plus et il a le mérite de faciliter la vie des végétariens et des véganes. Le V-Label est un label international, créé par l’Union végétarienne européenne et qui garantit que le produit ne contient pas d’animaux ou de chair animale.

Et si un produit est étiqueté avec le V-Label végane, c’est qu’aucun ingrédient d’origine animale n’a été utilisé et à aucune étape de production (ni lait, ni miel, ni œufs). 

Le bien-manger le point sur les labels de qualité 

Qualité Volaille 

Le poulet Chantecler est non seulement conforme aux normes ISO9001, ISO 14001 et HACCP, il détient aussi le label Qualité Volaille, certifié par AFNOR. Ça veut dire que ce poulet est soumis à des normes strictes sur la biosécurité et la traçabilité. De la souche de poulet à la distribution en passant par l’élevage, l’alimentation, le bien-être animal, la chaîne du froid…chaque étape est passée au crible, conformément à un cahier de charges.

 

Le français Label Rouge 

Au rayon des produits français, le Label Rouge est reconnu comme signe de qualité supérieure. Qualité gustative mais aussi qualité de production et de fabrication. Les produits qui portent ce label font, entre autres, l’objet d’analyses sensorielles et de tests organoleptiques. 

Nutri-Score

Pratique pour identifier en un coup d’œil si un produit est de qualité nutritionnelle, le Nutri-Score facilite la compréhension des informations nutritionnelles. Du vert foncé ou orange forcé, du A favorable au E moins favorable… On se repère facilement. 

Le score est basé sur une méthode validée scientifiquement. Il tient en compte les nutriments et aliments à favoriser dont les fibres, protéines, fruits, légumes, légumineuses, fruits à coques, huile de colza, de noix et d’olive. Mais aussi les nutriments à limiter dont les acides gras saturés, les graisses, le sel. 

Ainsi ce logo permet de faire des choix plus éclairés quant aux produits qui peuvent être consommés régulièrement et ceux qui devraient être consommés en quantité modérée ou rarement. Nutri-Score a été créé par Santé Publique France. Cet étiquetage n’est pas obligatoire : les marques qui se prêtent à cet exercice, le font dans une démarche de transparence. 

Les autoproclamés et autres mentions  

Hormis les labels, les emballages véhiculent une multitude d’autres messages. Elu produit de l’année ou Saveur de l’année... Un yaourt préparé avec du lait français issu d’animaux nourris sans OGM en ayant accès à des prairies 150 jours par an en moyenne. Une mayonnaise faite à partir d’œufs de poules élevées en plein air. Des chips qui valorisent 98% de leurs déchets pour améliorer leur empreinte carbone. Une brioche à la farine de blé français issue d’une culture de blé maîtrisée. Des tomates en boîte sans eau ajoutée avec des tomates récoltées à maturité. Des biscuits cuits au four et pas frits…  

Si les emballages servent aussi de support pour renforcer l’identité de marque d’un produit. Dans ce cas-là, c’est au consommateur de décider s’il va se laisser séduire ou pas. 

Dans notre caddie

Maintenant que tout est clair, est-ce que les labels ont vraiment un impact sur les habitudes de consommation ? Pour Yovan Jankee, Sustainability & Communication Manager de Panagora, les études montrent clairement que les consommateurs souhaitent avoir des informations sur ce qu’ils consomment.  

Les deux types de label qui sont apposés sur nos produits locaux pour le moment sont le label Made in Moris et le label Qualité Volaille, des labels qui au-delà de la dimension locale, garantissent une certaine qualité. Pour ce qui est de nos produits importés, certains, qui sont d’origine française, ont le label Nutri-Score. Un exemple, la gamme importée de Bonduelle, notamment les produits en conserve. 

Nutri-Score est un label nutritionnel qui permet à un consommateur en rayon, de savoir en un coup d’œil, la valeur nutritionnelle d’un produit. C’est un label scientifique basé sur la teneur en nutriments. Plusieurs études en France et en Europe ont démontré que Nutri-Score a un vrai impact sur le choix des consommateurs, une fois qu’ils sont informés. 

Panagora propose également des produits certifiés bio. Les Mauriciens y sont sensibles puisqu’on parle beaucoup de l’importance de manger bio. Mais ils s’intéressent moins aux labels nutritionnels parce qu’il n’y a pas vraiment d’éducation dans ce sens. Cela dit, selon une étude que nous avons menée, 90% des consommateurs estiment qu’il est important de connaître la valeur nutritionnelle d’un produit. 

Pour les marques, l’emballage c’est aussi le moyen de montrer au consommateur son identité et ses engagements. Le point avec Brinda Chiniah, Senior Corporate Affairs Manager chez Nestlé. 

Nous pensons que l’emballage joue un rôle fondamental puisqu’il permet aux consommateurs de prendre des décisions éclairées sur le choix de leurs produits. Nos marques sont porteuses d’histoires passionnantes, liées à l’identité même de notre entreprise. Et l’emballage est pour nous le moyen le plus important pour communiquer les atouts et les actions de nos marques. Nous nous engageons, par ailleurs, à communiquer de façon transparente. 

Si les infos nutritionnelles restent fondamentales dans notre étiquetage, elles doivent être accompagnées d’autres informations importantes telles que l’origine des ingrédients, la durabilité... Nous avons développé chez Nestlé une nouvelle approche pour le contenu généralement inclus sur les parties secondaires de nos emballages. On l’appelle le Back Story. 

C’est composé de deux éléments essentiels. Le volet sens et valeurs, qui montre comment nos marques contribuent au bien-être des personnes, des animaux de compagnie, des communautés et de l’environnement. Le volet guide pratique qui présente toutes les informations réglementées ou obligatoires en veillant à ce que ces informations soient présentées de manière responsable, utile et facile à parcourir.