Le lait... ami ou ennemi ?

Corina Julie May 31, 2019
Foodies - Lait - journee mondiale du lait - maurice

Le calcium laitier, est-il si important ?

S’il y a quelque chose qui met tout le monde d’accord, c’est que le calcium est indispensable pour la formation et la solidité des os et des dents. On en a besoin à tout âge et encore plus durant l’enfance et l’adolescence puisque c’est là que se constitue le capital osseux maximal. Le besoin en calcium augmente de nouveau chez les femmes ménopausées et les personnes âgées puisqu’elles connaissent peu à peu une perte osseuse. Un bon apport en calcium aide à prévenir l’ostéoporose et les risques de fracture.

Mais où trouve-t-on le calcium?  Dans plusieurs aliments mais dans le lait surtout, qui en plus d’autres nutriments, a une forte teneur en calcium. Un verre de lait (25 cl) équivaut à 300 mg de calcium. Ce qui fait que les produits laitiers couvrent rapidement une bonne partie de nos besoins journaliers en calcium.

À savoir que, selon les recommandations nutritionnelles, nos besoins quotidiens en calcium tournent autour de 500 mg chez le nourrisson, de 900 mg chez l’adulte et de 1200 mg chez les adolescents et les personnes âgées. 

Qu’en est-il du calcium d’origine végétale ?

On peut aussi faire le plein de calcium à travers des noix (amandes), des légumes verts  (chou vert, haricot vert, épinard, brocoli, cresson), des graines (tournesol, sésame) des sardines à l’huile, des herbes (du thym, du persil), des légumineuses, certaines eaux minérales…

Mais attention, toutes les sources de calcium ne se valent pas. À titre d’exemples : pour obtenir 300 mg de calcium (équivalent d’un verre de lait), il faut un sachet d’amandes de 120 g, un chou vert de 500 g,  autour de 80 g de sardines à l’huile d’olive avec arêtes.

Ainsi, ceux qui décident de se passer du lait, doivent être très vigilants et veiller à consommer les alternatives tous les jours et en quantité suffisante pour couvrir leurs besoins quotidiens en calcium.

Et pour ceux qui sont intolérants au lactose ?

Certes, certaines personnes ne possèdent pas ou ont un déficit en lactase, l’enzyme qui permet d’assimiler le lait. On dit alors qu’elles sont intolérantes au lactose. Mais l’on peut alors opter pour des laits fermentés, des yaourts dont les bactéries ont prédigéré le lactose ou encore des fromages affinés qui contiennent peu de lactose.

Les hormones contenues dans les vaches sont-elles dangereuses ?

Certains avancent que les facteurs de croissance contenus dans le lait de vache ne sont pas adaptés à l’humain. Et que donc nos enzymes ne métaboliseraient pas correctement le lait de vache. Ce dernier serait adapté au veau qui doit peser 200 kilos au bout de 6 mois. Selon l’agence française de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses), le lait de vache contient des facteurs de croissance naturels, mais avec une activité biologique nulle sur l’homme (Anses, Études des liens entre facteurs de croissance, consommation de lait et de produits laitiers et cancers, avril 2012). 

Cet avis est basé sur les données suivantes : la plupart de ces hormones sont détruites lors du traitement thermique UHT (à 140ºC) ; celles qui résistent sont dégradées lors de la digestion dans l’estomac ; dans du lait non UHT, la contribution des hormones du lait de vache ingérées s’élèverait à < 0,06 %  de la production d’hormones de l’homme.

Le lait favorise-t-il le cancer ?

Des études tendent à démontrer que les gros buveurs de lait courent plus de risque d’avoir un cancer de la prostate. D’autres au contraire, établissent des liens entre consommation de produits laitiers et réduction du cancer colorectal.  Il faut dire que les cancers sont en général multifactoriel. Par ailleurs, le Programme national nutrition Santé (PNNS) en France, avance dans un livret appelé « Alimentation, nutrition et cancer» : «On ne peut en aucun cas mettre en accusation le lait et les produits laitiers en termes de risque de cancer.» Pour l’institut, abandonner les produits laitiers, sources majeures de calcium, est plus dangereux car le calcium est un nutriment essentiel dans la minéralisation osseuse. 

À retenir

Différentes interprétations existent quant aux effets de la consommation de lait par l’humain. Dans le doute, la meilleure posture est d’avoir une alimentation équilibrée et d'éviter les excès car ce sont eux qui posent problème. Gardons en tête que l’OMS préconise trois produits laitiers par jour. 

 

Remerciements aux nutritionnistes Amiirah Allybocus et Sandra Stallert pour leurs réflexions (pour et contre) qui ont permis, en sus d’autres sources (ANSES, PNNS, le magazine 60 millions de consommateur, le livre « Lait, mensonges et propagande » de Thierry Souccar, de nourrir cet article.

 

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