Viandard ou végan ?

Corina Julie June 17, 2019
Foodies - Viandard ou végan

Côté santé

Ils ont choisi d’exclure de leur alimentation tout produit issu du monde animal, incluant la viande, le poisson, les fruits de mer, les produits laitiers, les œufs, la gélatine et le miel. Si les végans adoptent  une alimentation entièrement végétale c’est pour être plus respectueux de l’environnement et du bien-être animal.

Est-ce là une lubie des temps modernes? Pour la nutritionniste Diane Desmarais, il s’agit de décisions très personnelles.  « En ce qui me concerne, quand quelqu’un choisit de suivre un régime particulier, tant que le régime n’est pas dangereux pour la santé, il n’y a rien d’extrême, ce n’est qu’un choix personnel qui ne doit pas être jugé par les autres ».

Mais alors que mangent les végans? Des légumes, des légumineuses, des fruits à coque, des graines, des fruits. Ne risquent-ils pas des carences ? La nutritionniste admet que les carences ou déficiences possibles sont surtout en fer, en acide folique (vitamine B9) et en zinc. « Mais si le régime contient une bonne variété de légumes et surtout de légumes verts à feuilles, de graines germées, de légumineuses, de noix, d’huiles végétales organiques, de soja fermenté, d’algues – il ne provoquera pas de carences », avance-t-elle. Et de préciser que dans certains cas, comme les enfants et les femmes enceintes, les compléments alimentaires peuvent être nécessaires.

Par ailleurs, un régime végétalien équilibré permettrait de rester en bonne santé « Si le régime est bien équilibré, et qu’on ne manque de rien, les risques de cancer sont réduits (notamment les cancers du colon, du rectum, de la prostate et du sein), les taux de cholestérol, d’acide urique et d’inflammation sont bien contrôlés, les risques de maladies cardiovasculaires sont aussi très faibles », estime Diane Desmarais.

Côté éthique

Au-delà de l’aspect santé, ce qui interpelle les végans, c’est l’exploitation animale: l’élevage industriel, les maltraitances dans les abattoirs, la chasse, la fourrure, l’industrie laitière… On vit, certes, dans une époque qui se préoccupe du bien-être des animaux et qui tend à considérer que les animaux ont une sensibilité.  Mais va-t-on jusqu’à considérer que les animaux ont les mêmes droits que les humains ? Que, par exemple, tuer un animal, c’est comme tuer un humain ? C’est là tout le débat. Si d’un côté, on estime que rien ne justifie l’exploitation des animaux par les humains, un autre courant de pensée, le spécisme, avance que les Hommes sont moralement supérieurs aux animaux et que certaines espèces animales valent plus que d’autres. Ainsi, il est normal d’avoir de l’empathie pour des animaux de compagnie et d’en consommer d’autres, pour des raisons utilitaires. 


Côté environnement 

On le sait, l’élevage intensif contribue fortement à l’effet de serre et participe au réchauffement global. Par ailleurs, il faut toujours plus d’eau et de surface agricole pour cultiver des protéines végétales qui vont nourrir le bétail. Toutefois, il est important de ne pas mélanger productions industrielles et élevage paysan. Les animaux élevés dans les systèmes herbagers sont moins polluants.

Alors, on fait quoi ?

Loin des débats passionnés, la posture de Gilles Daveau (consultant et formateur en « cuisine alternative ») dans  « Manger moins (et mieux) de la viande », semble être la plus réaliste pour faire avancer les choses.  

Plutôt que d’être pour ou contre végan, ou encore plutôt que d’être pour ou contre la viande, sa philosophie est d’aller vers le moins. Il prône un régime mixte, où la viande n’est plus l’élément central de l’assiette et où on introduit peu à peu plus de légumes, histoire aussi de découvrir la richesse d’autres aliments.  Il prône aussi l’approche du mieux : de la viande de qualité, dont on connaît l’origine et les conditions d’élevage et d’abattage.

Au final, chacun est libre de choisir son mode de vie. Viandard ou végan, tout dépend de nos convictions et de nos goûts. Après tout, il n’y a pas qu’une seule façon de manger. 

Lexique :

  • Les végétariens ne consomment pas de chair animale mais il existe différentes formes de végétarisme.
  • Les lacto-ovo végétariens ne consomment ni viande, ni fruits de mer mais s’autorisent les produits laitiers, les œufs, le miel.
  • Les lacto-végétariens s’interdisent la viande, les fruits de mer et les œufs, mais boivent du lait.
  • Les pesco-végétariens consomment la chair des animaux aquatiques (poissons et fruits de mer).
  • Les flexitariens sont des végétariens flexibles qui consomment occasionnellement de la viande et du poisson.
  • Les végétaliens excluent tout produit issu du monde animal, incluant la gélatine et le miel.
  • Les végans adoptent la même alimentation stricte des végétaliens mais en plus n’utilisent aucun produit d’origine animale comme le cuir, la laine, les cosmétiques testés sur les animaux…