Le sagoo

Michel Alphonse May 28, 2021
Sagoo

Et si on retournait au sagoo traditionnel ?

Je me suis toujours demandé pourquoi certains ajoutaient du lait au sagoo. Je trouve ça bizarre. Vous me direz que tous les goûts sont dans la nature. Effectivement ! Mais j’ai décidé de remettre le sagoo traditionnel à l’honneur. Un sagoo délicieux et sans lait, cela va de soi. 

Aussi longtemps que je m’en souvienne, on cuisinait du sagoo à la maison. Je ne me suis pas vraiment intéressé à sa préparation, jusqu’à ce que je rencontre, il y a une bonne vingtaine d’années, mes amis Raj et Veema. De vrais experts en sagoo traditionnel. Et depuis ce jour-là, c’est moi qui m’y colle quand la famille est invitée et même tenez-vous bien… lors des mariages. Le sagoo ou le tapioca est un dessert incontournable lors des festivités tamoules et telegu. 

Pour préparer le sagoo, il faut une bonne dose de patience et un bon tour de main. Car il faut tourner, tourner et encore tourner sans s’arrêter tant que le sagoo est sur le feu. Mais avec le temps, on s’habitue et on maîtrise plus facilement la technique. On sait mieux quelle quantité d’eau mettre, quand c’est le bon moment d’éteindre le feu… Car je l’avoue, bien des fois j’ai tout raté. Trop d’eau, cela devient pâteux, «cange» comme on dit ici. Ou trop liquide. Pour un sagoo parfait, chaque perle de sagoo doit être translucide et bien ferme. 

Certaines personnes conseillent de le mettre à tremper pour que les perles augmentent de volume avant la cuisson. Pour un gain de temps. Je ne l’ai jamais fait. A vous de voir. Mais si on n’y ajoute pas de lait, est-ce que c’est bon ? Ah oui. Believe me. En fait la préparation se fait en deux étapes. Lors de la première, on fait cuire le sagoo avec de l’eau seulement. Et ensuite, on fait revenir dans du ghee de la cardamone, de la cannelle, de la noix de coco râpée (surtout pas le coco en sachet, de grâce), des raisins et des amandes concassées. Et pour finir, on mélange le tout avec le sagoo et un peu de sucre hors du feu. Et on y ajoute des graines de zanberik grillées. Humm que c’est bon ! 

Voilà le sagoo est prêt. Il ne vous reste plus qu’à le déguster avec l’appalam ou applon, délicieuse galette à base de farine d’haricot. Pour vous faciliter la vie, plus besoin de faire frire les appalam. Passez-les 30 secondes au micro-ondes et le tour est joué. 

On dit aussi que le sagoo fait baisser la tension. Je ne sais pas à quel point c’est vrai mais c’est une bonne excuse pour succomber à ce dessert. Et si vous tenez toujours à votre sagoo au lait, je ne vous en tiendrai pas rigueur.
Voilà c’était ma petite histoire du sagoo et j’espère que comme moi, vous y prendrez goût.

Recette

200 g de sagoo
50 g de raisin
30 g d’amandes concassées
30 g de coco râpé
1 petit morceau de cannelle
5 cardamones
2 cuillères à bouche de ghee (mantègue)
5/6 cuillères à bouche de sucre blanc (selon le goût)

Préparation

Bien laver le sagoo à plusieurs reprises pour enlever le maximum de poudre blanche. Le mettre sur le feu dans une grande casserole et couvrez-le d’eau (1 cm au-dessus du sagoo). Dès que ça commence à bouillir, il faut constamment remuer. Ajoutez un peu d’eau au fur et à mesure que le sagoo s’épaissit. C’est prêt quand les perles de sagoo augmentent de volume et deviennent translucides.

Dans une poêle ou une petite karay, faites fondre le ghee et ajoutez les amandes, raisins, cannelle, cardamone et remuez 30 secondes avant d’ajouter le coco. Remuez encore 15 secondes et réservez le mélange.

Ajoutez le mélange au sagoo et incorporez le sucre selon votre goût. Laissez refroidir avec de déguster avec l’appalam que vous aurez passé 30 secondes au micro-ondes.